Yuma Radné développe un travail visuel sensible, universel et poétique qui se déploie selon une esthétique imprégnée de la culture mongole et de ses croyances. Elle s’empare des représentations orientalistes et les reconfigure à travers son propre objectif : narrer les origines et le présent de son peuple d’une manière vivante et personnelle. Avant tout Yuma Radné nous parle d’identité, la sienne et celle du peuple Bouritie. Née en 2001 dans la ville d’Oulan-Oudé, capitale de la République Bouriate-Mongole en Russie, Yuma Radné est formée à l’académie Stieglitz de Saint Petersbourg puis à l’Université des arts de Linz, elle intègre l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, son rêve depuis de nombreuses années, où elle étudie la peinture figurative. Après plusieurs group show en Russie, à Vienne, à Berlin, Gloria & Bloom projects décide de lui consacrer un solo show à St Tropez.

« To come up with a long song » se fait l’écho de ce dialogue entre les époques et les croyances incarnée par le « shuranbai », Le chant long du folklore mongol qui englobe une nature pleine de toutes les traditions, coutumes ; un héritage philosophique dont Yuma Radné se fait la messagère.

Son travail d’atelier, à la croisée des influences historiques et picturales, s’émancipe des codes de la peinture classique et propose une peinture vibrante témoignant d’une lecture cosmique et magique du monde. Yuma Radné revisite la narration fantastique et l’imaginaire tirés des rites anciens en revenant à l’essence de notre monde, aux origines de l’univers. Nous n’existons que grâce à cette énergie créatrice qui, elle seule, explique l’existence de l’Homme. Les sociétés contemporaines s’éloignent souvent de ce postulat originel et défont les liens qui l’unissent au monde du sensible pour préférer celui des idées et de la raison. L’Homme moderne perd-il son âme ? Où va l’Homme lorsqu’il n’a plus de références à ses propres traditions et origines ? Les correspondances avec cette spiritualité existent bel et bien grâce à ce dialogue avec le monde de l’invisible. C’est dans une peinture mystique et mystérieuse que Yuma Radné inscrit sa symbolique sacrée, son combat. « La terre et le ciel ont une grande importance dans mon travail. Le ciel, qui s’appelle Tengeri, est notre religion. »
Nous découvrons ses personnages, des créatures dotées de supers pouvoirs tour à tour joyeux, en colère, tristes, sévères ou bienveillants comme pour nous révéler un universalisme fait d’émotions, de rites secrets et de traditions rurales. Si les œuvres de Yuma Radné empruntent à la tradition fauviste ou au symbolisme allemand, son travail rappelle l’impulsion d’une nouvelle génération d’artistes en quête de renouveau.