Turiya Magadlela

Née en 1978, Turiya Magadlela vit et travaille à Johannesburg. Turiya Magadlela utilise des pièces de tissus, des uniformes et des collants découpés, pliés ou étirés sur des toiles pour créer des compositions abstraites où se nouent les fils complexes de l’histoire des discriminations raciales et sexuelles en Afrique 
Son travail s’articule également autour de questionnements sur la sphère de l’intime et l’espace d’autonomie des individus dans le contexte d’une société sud-africaine encore largement coercitive.
Magadlela a réalisé sept expositions personnelles et a participé 
à de nombreuses expositions collectives internationales, dont Blue Black, curatée par Glenn Ligon (Fondation Pulitzer Arts, 2017), The Past is Present (Galerie Jack Shainman NY, 2017), Les jours qui viennent, curatée par  Marie-Ann Yemsi (Galerie des Galeries, Paris, 2017), Blackness in Abstraction (Galerie Pace NY, 2016). En 2015, elle a reçu le prestigieux FNB Art Prize
Travaillant à partir de vêtements très connotés (collants féminins, uniformes 
de prisonniers), elle crée des tableaux abstraits, composés sans peinture,
sur des cadres en bois. Son travail s’articule autour de l’histoire raciale de l’Afrique du Sud et de son expérience personnelle en tant que femme noire ; 
il aborde les questions de différence et de condition des femmes. 


Faites de collants, les toiles abstraites et installations de la plasticienne sud-africaine Turiya Magadlela dénoncent les violences systémiques de race et de genre. 
C’est une arche rouge et rose immense que l’on emprunte en fin de parcours. Deux cents mètres carrés de collants découpés et cousus ensemble, à la manière des quilts afro-américains du XIXe siècle ou du Patchwork des noms, courtepointe commémorative des victimes du sida, commencée en 1987. Turiya Magadlela ne l’a pas brodée seule : à Soweto, le township où elle vit avec ses cinq enfants, les femmes de sa communauté lui ont prêté main-forte. Collective donc, l’œuvre était la porte de sortie toute trouvée de l’exposition « Ubuntu, un rêve lucide » au Palais de Tokyo, qui diffuse cette « pensée agissante » alliant humanité et réciprocité : « Cette voûte qu’il faut traverser pour quitter les lieux mène vers une autre façon d’être au monde, un possible en-commun », augure la commissaire Marie-Ann Yemsi. 

Après des études à l’Université de Johannesburg jusqu’en 2001, l’artiste poursuit ses études en art à la Rijksakademie, à Amsterdam (2013-2014). Elle a obtenu le FNB Joburg Art Prize en 2015. En 2016, elle participe notamment à l’Armory Show et son travail est présenté dans l’exposition collective Blackness in Abstraction à la Pace Gallery à New York.

Eric Eriston Winarto

Les huiles d’Eric Winarto révèlent des paysages d’une beauté sauvage. Elles donnent à voir un moment de paix immobile après des bouleversements aussi terribles que mystérieux. Comme une distorsion du temps.